Deux maires de Seine Saint Denis pour un Grand Paris

Bonjour à tous,

Voici un article paru samedi dernier dans les colonnes du Parisien (édition de Seine Saint Denis), à propos de la réforme territoriale et plus particulièrement du projet de Grand Paris. Entre le point de vue de Philippe Dallier et le mien, vous avez là tous les éléments pour lancer la discussion! Et pour la prolonger, je ne tarderai pas à mettre plusieurs propositions en débat, sur ce blog et ailleurs. Cette question est cruciale, pour la métropole parisienne, mais aussi pour la ville en général: alors j'attends vos réactions!

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La commission Balladur sur la réforme des territoires, qui prévoit notamment la disparition des départements de petite couronne (92, 93, 94), fusionnés avec Paris, fait beaucoup parler. On a beaucoup entendu les protestataires. « Une reforme qui apportera de la confusion », estime Claude Bartolone, président (PS) du conseil général. « Des choix ringards », selon Jean-Paul Huchon, président (PS) du conseil régional d'Ile-de-France. En Seine-Saint-Denis, des voix s'élèvent en faveur de cette reforme Philippe Dallier, sénateur-maire (UMP) des Pavillons-sous-
Bois, auteur d'un rapport sur le sujet il y a un an, et Stéphane Gatignon, maire et conseiller general (PC) de Sevran, membre du secrétariat de la conférence Paris Métropole, expliquent pourquoi ils veulent un Grand Paris. Ils ont repondu séparément.

En quoi le débat sur le Grand Paris est-il important pour les habitants de Seine- Saint-Denis ?

Philippe Dallier (UMP). Parce qu'il n'y a pas assez de logements, pas assez de policiers dans certains coins, que les transports ne fonctionnent pas bien, qu'il faut en finir avec la ségrégation territoriale, les zones de richesse d'un côte et de pauvreté de l'autre et qu'on arrête d'augmenter sans cesse les impôts locaux. Ce sont des questions concrètes qui préoccupent nos concitoyens qui ne comprennent pas pourquoi, par exemple, la politique de la ville n'est pas la même dans le 92 et dans le 93.

Stéphane Gatignon (PC). Parce que la situation est catastrophique et qu'on a besoin d'une autre organisation Depuis que j'ai ete elu maire en 2001, j'ai vu la situation se dégrader Les inégalités territonales, en termes de richesse, d'habitat, continuent de se developper. II n'est pas normal de payer plus d'impôts à Sevran qu'a Neuilly ou Puteaux. 2005 avait montre un vrai déséquilibre et ça n'a cesse de s'accentuer. Les habitants de Sevran prennent le RER tous les jours pour aller travailler à Paris. Comment peut-on imaginer ne pas avoir les mêmes services, les mêmes impôts, avec un RER qui fonctionne bien ? Au moins la commission Balladur provoque un électrochoc, une discussion.

Pourquoi alors tant de protestations y compris au sein de ce département ?

Ph.D. Parce qu'en réalité, ils ne veulent pas lâcher leur château fort ni leur coffre-fort Claude Bartolone, par exemple, ne veut surtout pas perdre son fauteuil. Ces oppositions se trouvent aussi bien à gauche qu'a droite. En quoi le système actuel est-il dépassé ?

S. G. Ni les structures actuelles ni les politiques ne permettent de réduire ces écarts. La carte orange a taux unique, par exemple, n'a jamais été mise en place. Si on ne change rien, on court au desastre Or depuis que ce departement a ete cree, en 1968, il n'y a pas eu de projet de territoire, toujours coupé entre l'ancienne Seine et l'ancienne Seine-et-Oise. II faut aujourd'hui cesser les oppositions et avoir la vision d'une métropole.

Propos recueillis par Carole Sterlé

source: le parisien et nouvel obs.com